On a envisagé au chapitre 6 une technique de correction basée sur l’action proportionnelle qui vise à imposer aux système des performances dynamiques. On dispose d’un seul degré de liberté ( action sur K ) ce qui limite les performances du système à commander. On propose dans ce chapitre une approche polynomiale dans laquelle le système commandé doit suivre un modèle de référence défini par une fonction de transfert Hm(z). Les performances statiques et dynamiques souhaitées sont obtenues par le dimensionnement ad hoc
Cette méthode permet, grâce à des abaques, d'obtenir assez rapidement des résultats satisfaisants à partir des spécifications temporelles liées à la réponse indicielle du système corrigé.
Il s'agit d'obtenir un système par C(z) dont la FTBF corrigée possède les caractéristiques suivantes :
On notera :
La FTBF vaut donc :
D'où
En se fixant a priori la dynamique du système corrigé, qui nous donnera les coefficients de H(z), on peut donc en déduire le correcteur C(z).
En notant et
, on trouve :
En pratique, il faudra d'assurer que ce correcteur est stable et bien sûr réalisable, ce qui va imposer des conditions sur le degré de son numérateur et de son dénominateur.
Bien souvent, on imposera que le système corrigé se comporte comme un second ordre dominant s'écrivant :
Y(z) est un polynôme dont les racines sont très proches de zéro, et qui ne sert qu'à assurer la réalisabilité de C(z), en permettant la vérification des relations écrites ci-dessus.
Dans la suite, on supposera que ces relations sont vérifiées et on prendra Y(z)=1.
Si on décide d'avoir une erreur nulle en régime permanent (réponse indicielle), cela implique :
Démarche à suivre :
, déterminer les valeurs possibles de g pour D1 et x imposés
.
et de l'iso-x désiré
Figure 1
Figure 2
Figure 3
Hypothèses :
Le polynôme R(z) est monique de degré r,
Le polynôme S(z) de degré s,
Le polynôme T(z) est monique de degré t,
La fonction de transfert en boucle fermée :
La loi de commande à implanter sur le calculateur résulte de :
On applique le théorème de l'avance pour exprimer u(k+r) :
La sortie ne peut anticiper l'entrée, par conséquent :
r ³ s et r ³ t |
On a établi :
Les polynômes R(z), S(z) et T(z) vont être choisis afin que la fonction de transfert en boucle fermée soit identique à une fonction de transfert Hm(z) encore appelé modèle à poursuivre.
Système propre i.e. degré(Am(z)) > degré(Bm(z)). De plus les pôles de Hm(z) sont tous stables donc à l'intérieur du cercle unité. Ces pôles sont placés afin de maîtriser le régime transitoire en boucle fermée ; de plus le degré de Am(z) n'est pas nécessairement égal à celui de A(z).R(z) + B(z).S(z). Am(z) étant généralement un modèle à poursuivre très simple, son degré est la plupart du temps nettement inférieur à celui de A(z).R(z) + B(z).S(z). Avec un régulateur RST on dispose donc de deux degrés de liberté pour le réglage de la dynamique ( R(z) et S(z) ).
L'annulation de l'erreur permanente est conditionnée par le nombre d'intégrations dans la chaîne directe. Pour une entrée type complexe de la forme , il convient d'insérer l intégrations dans la chaîne directe ; on écrit :
La fonction de transfert en boucle fermée du processus corrigé est généralement d'ordre supérieur au modèle à poursuivre
. Il existe donc des simplifications qui seront obtenues à l'aide des polynômes R(z), S(z) et T(z).
Le processus à commander H(z) possède b zéros qui sont les racines de B(z). Ces zéros conditionnent le régime transitoire. On distingue :
Figure 4
Comme B+(z) est compensable, R(z) contient B+(z) Þ et R'(z) est monique car B+(z) et R(z) le sont.
Comme B-(z) n'est pas compensable, Bm(z) contient B-(z) Þ
Pour le choix de T, on peut écrire :
Þ
A(z).(z-1)l.R'(z) + B-(z).S(z) = Am(z).A0(z) à un facteur A0(z) près compte tenu de la remarque du début de paragraphe portant sur les degrés du processus bouclé corrigé et du modèle à poursuivre.Þ
On démontre en annexe que :
Synthèse
Données A(z) et B(z) premiers entre eux |
Spécifications Le cahier des charges permet d'exprimer Am(z) et éventuellement Bm(z) |
Etape 1
|
Etape 2 Effectuer la factorisation B(z) = B+(z). B-(z), les zéros de B+(z) appartenant à la zone tramée de la figure 4 |
Etape 3 |
Etape 4 Déterminer l le nombre d'intégrations à rajouter dans la boucle ouverte |
Etape 5 |
Etape 6 Résoudre A(z).(z-1)l .R’(z) + B-(z).S-(z) = A0(z)Am(z) |
Etape 7 Calculer R(z) = B+(z). (z-1)l .R’(z) et T(z) = B’m(z).A0(z) |
On veut corriger un processus du second ordre trop faiblement amorti (x = 0,2) et de pulsation propre wn = 0,7 rad/s. Son gain statique est égal à 1.
On désire avoir un système mieux amorti (x = 0,8) avec une erreur statique nulle. On désire aussi compenser seulement les zéros se trouvant dans la zone définie par x < 0,3.
On peut espérer doubler la pulsation propre : w'n = 1,4 rad/s. On prendra un temps d'échantillonnage
Ecrivons d'abord la transmittance du processus non corrigé grâce aux abaques du chapitre IV :
Pour w'n.Te = 1, on a wn.Te = 0,5 donc on trouve :
B(z) possède un zéro non compensable z0 = -0,935 (il se trouve en dehors du domaine).
On écrit donc B-(z) = 0,114.(z + 0,935) et B+(z) = 1
Ecrivons maintenant la FTBF du système corrigé en fonction du cahier des charges :
avec
de plus = 1 donc
Comme dB- = 1, on va donc prendre B'm(z) = K
K va nous permettre de régler le gain statique et de respecter la contrainte liée à la précision.
On veut x = 0,8 et w'n = 1,4 rad/s, on en déduit les pôles de H(z) :
Comme ,
D'où
finalement
On veut une erreur statique nulle, il faut donc avoir une intégration dans la boucle ouverte, d'où l = 1
= 4 – 2 – 0 + 1 – 1 = 2
on prend A0 = z² (on choisira toujours A0 le plus simple possible)
= 1
et = 2
d'où R'(z) = z+r0 et S(z) = s2.z² + s1.z + s0
On résout par identification l'équation
On trouve le système d'équations suivant :
Finalement :
R(z) = z² - 0,315z - 0,685 S(z) = 10,284z² – 13,459z+5,26 T(z) = 2,085z²
Réponse indicielle