Comme pour les systèmes linéaires continus, on définit la stabilité d'un système linéaire échantillonné par sa capacité à revenir à son état initial après avoir été excité par une perturbation.
Prenons un système défini par la séquence de réponse impulsionnelle {hn}, il est stable si hn ® 0 lorsque n® +∞.
Si la transmittance d'un système échantillonné (qui est aussi la transformée en z de sa réponse impulsionnelle) peut s'écrire sous la forme :
avec deg(N(z)) = n £ d
on peut la décomposer en éléments simples :
Pour que la réponse impulsionnelle tende vers 0 quand n® +∞, il faut que chacun des termes qui la composent tende aussi vers 0.
La transformée inverse de H(z) nous donne alors :
Ce terme ne tend vers zéro que si a un module inférieur à 1.
La condition de stabilité pour un système linéaire échantillonné est que toutes les racines de l'équation caractéristique (pôles de transmittance) soient situées à l'intérieur du cercle unité du plan des z.
On avait posé dans le chapitre 2 : .
En écrivant p = s +jw , la condition de stabilité s'écrit ce qui équivaut à s < 0.
On retrouve le résultat obtenu pour les systèmes continus.
Soit D(z) le dénominateur de la transmittance H(z) d'un processus.
L'équation avec
permet de déterminer les pôles de H(z).
Dans le cas où n > 2, il est généralement difficile de calculer ces pôles "à la main". C'est pourquoi on utilise une méthode fondée sur la construction du tableau ci-dessous :
N° de ligne
1 |
a0 |
a1 |
a2 |
… |
ak |
… |
an-k |
… |
an-2 |
an-1 |
an |
2 |
an |
an-1 |
an-2 |
… |
an |
… |
ak |
… |
a2 |
a1 |
a0 |
3 |
b0 |
b1 |
b2 |
… |
bk |
… |
bn-k |
… |
bn-2 |
bn-1 |
|
4 |
bn-1 |
bn-2 |
bn-3 |
… |
bn-1-k |
… |
bk-1 |
… |
b1 |
b0 |
|
5 |
c0 |
c1 |
c2 |
… |
ck |
… |
cn-k |
… |
cn-2 |
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6 |
cn-2 |
cn-3 |
… |
… |
cn-2-k |
… |
ck-2 |
… |
c0 |
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2n-5 |
p0 |
p1 |
p2 |
p3 |
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2n-4 |
p3 |
p2 |
p1 |
p0 |
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2n-3 |
q0 |
q1 |
q2 |
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bk = a0ak - anan-k
ck = b0bk - bn-1bn-1-k etc…
Le tableau s'arrête lorsqu'il ne reste plus que 3 éléments.
Critère de Jury (1961):
Pour que toutes les racines de D(z) soient dans le cercle unité, il faut et il suffit que les conditions suivantes soient satisfaites :
Exemple :
Construisons le tableau :
N° de ligne
1 |
a0 |
a1 |
a2 |
a3 |
2 |
a3 |
a2 |
a1 |
a0 |
3 |
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Les conditions de stabilité sont alors :
On peut se ramener au critère de Routh étudié lors du cours d'asservissements linéaires continus en effectuant le changement de variables suivant :
, si p.Te << 1
, posons
où w est un nombre complexe qu'on peut écrire .
De là,
On en déduit :
Autrement dit, si l'on transforme D(z) en D(w) en posant , le système est stable si les racines de D(w) = 0 sont à partie réelle strictement négative. On peut donc appliquer le critère de Routh sur les coefficients de D(w).
Le principe du lieu d'Evans est identique à ce qui a été dit pour les systèmes continus. Il s'agit de représenter l'ensemble des pôles de la FTBF d'un système linéaire échantillonné en fonction d'un paramètre k placé dans la chaîne directe, comme indiqué sur le schéma ci-dessous:
Les pôles de la FTBF sont les racines de l'équation 1+kG(z) = 0
Le système sera stable si ces pôles sont situés à l'intérieur du cercle unité dans le plan des z.
Les règles de construction du lieu d'Evans sont similaires à celles énoncées lors du cours d'asservissements linéaires continus.
Si k > 0 : Si k < 0 :
On note zi les m zéros et pi les n pôles de G(z).
Attention ! Les pôles de G(z) s'écrivent bien en z et non en p, comme la notation pourrait le laisser penser.
si k > 0
Elles concourent au point
Si k > 0, un point de l'axe réel appartient au lieu s'il laisse à sa droite un nombre impair de pôles et de zéros, comptés avec leur ordre de multiplicité.
Si k < 0, un point de l'axe réel appartient au lieu s'il laisse à sa droite un nombre pair de pôles et de zéros, comptés avec leur ordre de multiplicité.
Ils correspondent à des racines doubles du lieu et vérifient :
avec z réel et appartenant au lieu,
soit encore
On peut également trouver leur abscisse b par la relation :
D'où
T = 1 s
pour T = 1 s, puisque
La FTBF vaut
Construction du lieu d'Evans :
d'où z = 0,65 ou z = -2,05
On pose z = x +jy :
On a donc une partie de l'axe réel (y = 0), résultat déjà connu.
D'autre part, k = 1,37 – 2x
que l'on reporte dans l'autre équation
On obtient un cercle de centre (-0,7 ; 0) et de rayon 1,35 (cela confirme les points de branchement trouvés précédemment).
Pour déterminer le k maximal de stabilité, on pose le système d'équations :
on trouve x = 0,235 d'où klim = 1,37 – 2x = 0,9
comme k = 0,37K, on a finalement Klim = 2,43
Remarque : Comme dans le cas continu il est possible d’imposer au système un comportement de type second ordre en s’imposant le facteur d’amortissement réduit x et la pulsation propre non amortie wn. On trace dans le plan complexe les isox et les isown .
w
n.Te varie, x constant pour le tracé des isox ,x
varie, wn.Te constant pour le tracé des isown.Te